pour ce qui recherche des partitions de jo hubert qui était comme disait jo privat "un laborieux du dépliant" vous avez le site:http://www.jo-hubert.fr/
16/11/2016
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BONJOUR AMIS MUSICIENS

Tony Muréna a beaucoup enregistré, sur-tout dans sa dernière période où, comme beaucoup d'autres, il se consacra à l'interprétation de titres de variétés ou d'airs en vogue. Il fallait alors oublier tout ce qui rappelait la guerre et donc aussi la musique de cette période?; bref, l'époque swing était révolue. Nous avons privilégié ici cet âge d'or du swing musette : c'est à dire les années 1939-1947, plus quelques titres postérieurs où Muréna a encore de beaux accents. Si bon nom-bre de ces morceaux ont déjà été réédités en CD, ils furent le plus souvent disséminés sur diverses compilations, la plupart du temps mélangés avec des titres typiques ou commerciaux, sans indication de date ni de personnel, et en ces temps où un produit chasse l'autre, la plupart de ces disques ne sont plus disponibles (1). Voici donc pour la première fois en 3 CDs, et dans l'ordre chronologique, la quasi intégralité des meilleurs titres de Tony Muréna, (avec références précises et indication de personnel lorsque celui-ci est identifié), rendant compte de son immense talent. LES DÉBUTS Né en Italie en 1916, Antonio Muréna ne connut pas son père, mort au champ d'honneur (tombé au Chemin des dames). Comme beaucoup d'Italiens, il arrive en France avec sa mère, remariée en 1923 avec un compatriote, peu après la Première Guerre mondiale. Ils s'installent à Nogent-sur-Marne puis à Joinville. Un oncle offre son premier accordéon au jeune Tony, qui montre de sérieuses dispositions pour la musique et se livre à l'étude avec passion et obstination. L'autodidacte bénéficie tout de même des conseils du grand Médard Ferrero. Agé d'une douzaine d'années, il assure déjà ses premiers bals. Puis, lancé par son cousin Louis Ferrari (1910-1988), lui aussi accordéoniste, il débute dans les cabarets et les guinguettes. Il perd sa mère puis son beau-père et se retrouve seul avec sa soeur et ses trois demi-soeurs. Pour faire bouillir la marmite il met les bouchées doubles, se met au bandonéon et intègre rapidement les meilleurs orchestres de tango (Rafael Canaro, Eduardo Bianco...). Nous sommes en 1932, Muréna n'a que 16 ans ! Son quintette est suffisamment réputé pour faire partie des remplaçants du titulaire du Balajo. Devant partir en tournée, Muréna propose à Jo Privat de le remplacer au Balajo?; ce dernier y restera 50 ans ! Muréna joue à La Silhouette, à La Boule noire, à La Java, au Pré catelan, au Ciro's... Les guitaristes Didi Duprat, Lucien Gallopin, l'un ou l'autre des Ferré, sont alors ses accompagnateurs. SWING MUSETTE C'est en France que se développe la première forme d'accordéon jazz à part entière. Roger Etlens aurait été l'un des premiers à jouer du jazz à l'accordéon, suivi de Louis Richardet et de Charley Bazin. Mais ces précurseurs ont peu enregistré et c'est Viseur qui sera le premier grand accordéoniste de jazz, suivi immédiatement par Muréna. En l'absence des modèles américains, repartis outre-Atlantique à la déclaration de guerre, les pionniers de l'accordéon swing français vont développer un style métissant jazz "?américain?", musette français et swing gitan. Viseur, Muréna, puis Jo Privat, ont rénové en profondeur le genre musette en supprimant le registre à vibrations de l'accordéon, en introduisant des harmonies plus sophistiquées et en partant à l'aventure de ce qu'on appelle l'im-provisation. D'après le témoignage de Mme Muréna (2), dès qu'ils avaient un moment, Gus (Viseur) et Tony (Muréna) jouaient ensemble juste pour eux. On a un aperçu de ce que cela pouvait donner, avec une dizaine de titres mis en boite aux alentours de 1948 par les deux compères (Matelo Ferret serait à la guitare et le contrebassiste n'est pas identifié). Ces enregistrements, peu connus, ont paru sous le nom d'Accordion's Club (cf. ici "?Home Trainer?", la magnifique version de "?Body and Soul?", la super accélération de tempo sur "?On The Sunny Side of The Street? " qui swingue à mort, et "?After You've Gone?"). Ils joueront aussi avec toute l'équipe du Hot Club de France, où Muréna entre en 1941, se rencontrent dans des boeufs, après les concerts, et plus régulièrement par la suite au Mirliton, dancing que Muréna achète en 1949 du côté de la place Clichy, et où vient toute la gent accordéonistique, tout du moins celle qui aime les beaux accords. Toujours d'après Madame Muréna, Django et Tony aimaient jouer ensemble... Quel dommage qu'aucune trace sonore ne nous soit parvenue ! "... Nous étions aux sables d'Olonne quand Tony a appris la mort de Django. Tony s'est effondré. C'est la seule fois que j'ai vu mon mari pleurer...?" (3) MURÉNA, VEDETTE DES DISQUES ODÉON En 1939, peu avant la déclaration de guerre, Tony fait la connaissance d'Emile Prud'homme (lequel deviendra son beau-frère), qui venait d'enregistrer pour la prestigieuse marque de disques Odéon. Il présente Tony au directeur artistique de la marque, Edouard Dory, véritablement enthousiasmé par son jeu étincelant. Le 11 Mai 1939 deux swings sont mis en boite, "?Madam's?" co-composé par Muréna avec P. Fontaine et "?Tout n'est pas perdu?", swing léger de Louis Richardet. Jacques Petitsigne est à la contrebasse, Matelo et Sarane aux guitares, ce dernier s'illustrant par deux chorus posés remarquablement construits et bien sûr Tony à l'accordéon, qui conjugue dans son phrasé beau délié et élégance. Dès le début des années 1940, Muréna donne une nouvelle dimension à l'accordéon, s'entourant des meilleurs musiciens de jazz de l'époque : les batteurs Georges Marion, Jacques Irsa, Roger Paraboschi, Pierre Fouad, les contrebassistes Jean Merlin, Jacques Petitsigne, René Larguier ou Pascal Groffe, les clarinettistes Pierre Gossez, Francis Camus, Lucas, Pierre Delhoumeau ou Hubert Rostaing, les pianistes Michel Ramos ou Boris Sarbek, les guitaristes Didi Duprat, René Duchaussoir, Lucien Gallopin... Entre 1939 et 1943, Muréna puise largement à la source manouche et plus exactement gitane, en s'adjoignant, tout comme Viseur (et un peu plus tard Privat) les talents des frères Ferret : Baro, Matelo et Sarane. Dès 1941, Tony devient la vedette des disques Odéon et met 22 titres en boite cette année là?; l'accordéoniste n'a peut-être jamais joué aussi brillamment. Si son style est moins fougueux, moins flamboyant que celui de Viseur, son toucher est davantage sentimental et aérien (cf. "?Le paradis perdu?", magnifique ballade où Muréna conjugue finesse et sentiment, cette belle version des "?Yeux noirs?" avec un long chorus de guitare vraisemblablement de Sarane, ou ces swings nerveux comme "?Le jitterbug?", "?Playmates?", "?Express 113?", "?Harlem Hold Tight?" ou "?China Town?", thème de jazz "?américain?" que les besoins de la production française vont rebaptiser "?Quartier chinois?", l'occasion pour Muréna de lancer quelques belles fusées), ces derniers titres presque tous interprétés avec un septet à l'esprit très goodmanien : piano, batterie et clarinette (excellents chorus de Pierre Delhoumeau). L'accordéoniste traite l'instrument comme un véritable orchestre, en tirant parti de toutes ses ressources : finesse de jeu, phrasé d'une rare élégance, sens de l'exposition d'un thème, inspiration constante. Styliste comme il y en a peu, il n'est jamais dans les clichés : originalité, esprit de création et fraîcheur sont au rendez-vous. Pour Marcel Azzola, "?quand Tony joue, on oublie que c'est de l'accordéon, c'est un génie authentique?". Muréna est aussi l'auteur de quelques compositions fabuleuses comme "?Swing promenade?", "?Pacific?" (sorte de blues qui démarre un peu comme "?Rythm Futur?" de Django Reinhardt, avec accélération de tempo illuminé par un chorus de guitare étincelant, vraisemblablement dû à Baro Ferret, et des fusées envoyées par Tony), "?Ciro's?", sur lequel sa souplesse et son phrasé décontracté font merveille , "?Milk Bar?", l'un de ses swings les plus achevés ou "?Pré catelan?", swing mis en boite le 30 mai 1942, jour où la grâce était sans aucun doute sur lui, puisqu'il enregistrait aussi "?Indifférence?" et "?Passion?", deux chef d'oeuvre d'une grande beauté mélodique, co-composés avec Joseph Colombo, chargés de sensibilité et d'émotion, illuminés par le chorus de Baro et qui ne cessent depuis d'être joués et rejoués. Muréna est ainsi, avec Viseur et Privat, le chantre de la valse en mineur qui, empreinte d'un certain spleen, s'impose comme la pièce maîtresse du jazz musette. MYSTÈRE ET BOULE DE GOMME !
10/07/2014
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